Maurice Rollinat à Fresselines

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Vous trouverez ici des précisions anecdotiques sur « notre » poète fresselinois.

Ces pages n’ont pas de prétention littéraire ou historique.

Pour une approche beaucoup plus fouillée, consultez impérativement le site de l’Association « Les Amis de Maurice Rollinat« , à cette adresse : http://www.lesamisdemauricerollinat.fr
Fondée en en 1925 et réactivée après la guerre, elle poursuit toujours son œuvre : perpétuer la mémoire de Maurice Rollinat à travers diverses manifestations, mais aussi l’attribution d’un prix de poésie. Elle est présidée aujourd’hui par Gérard Guillaume.

Une rubrique (en bas de cette page) rassemble quelques sources d’informations supplémentaires sur Maurice Rollinat.

Maurice Rollinat Commémoration

Les Amis de Maurice Rollinat

 

L’Association « Les Amis de Maurice Rollinat » vous propose
ses  Journées Annuelles.

Les  16 et 17 novembre 2024 à Argenton-sur-Creuse.

 

Vous trouverez la lettre d’invitation et la fiche d’inscription en cliquant ici.

Sur cette première page :
(vous pouvez cliquer sur les éléments de cette liste)

Sur ce site, vous trouverez 2 autres pages consacrées à Maurice Rollinat et son séjour à Fresselines :

  • page 2 : Fresselines honore la mémoire de Maurice Rollinat
  • page 3 : Maurice Rollinat et la musique
Maurice Rollinat Commémoration
Courte biographie

C’est à Châteauroux, le 29 décembre 1846, qu’est né Maurice Rollinat. Son père, François Rollinat, que Maurice admirait, était avocat et fut député de l’Indre. George Sand, une amie de son père, joua en quelque sorte le rôle de sa « marraine » en littérature, et lui prodigua conseils et encouragements.

Fortement marqué par la mort brutale de son père en 1867, puis le suicide de son frère au cours d’un accès de folie, Maurice Rollinat se rend à Paris et commence à écrire et publier des poèmes. Les premiers (« Les Brandes » 1877) décrivent l’aspect paisible de la nature berrichonne, alors que plus tard, d’autres (« Les Névroses » 1883), nettement plus noirs, voire macabres, s’inscrivent dans la lignée d’Edgar Poe et Charles Baudelaire, dont il mettra d’ailleurs plusieurs poèmes en musique. Ce dernier recueil lui vaut la reconnaissance littéraire parisienne. 

En 1878, il épouse Marie Serrulaz, femme riche et cultivée dont il se sépare en 1882. 

C’est un homme fragile, déprimé et désabusé qui décide en 1883 de quitter Paris et de se réfugier à la campagne, près de ses racines.

Sur les conseils d’Alphonse Ponroy, instituteur à Chantôme, il choisit Fresselines, petit village du nord de la Creuse, avec sa nouvelle compagne Cécile de Gournay (de son vrai nom Pouettre) qui lui restera fidèle jusqu’à leur mort.

 

A noter : l’Association les Amis de Maurice Rollinat a conçu un « Itinéraire Maurice Rollinat« .
Partant de Châteauroux, passant par Ceaulmont et se terminant à Fresselines, il vous permettra de découvrir les lieux où Maurice Rollinat a vécu.
Il est accessible sur le site de l’association [http://www.lesamisdemauricerollinat.fr], mais aussi (en PDF) en cliquant ici.

 

Séjour à Fresselines

C’est à l’automne 1883 que Maurice Rollinat arrive à Fresselines avec sa compagne Cécile de Gournay.

Il loue d’abord une maison à Puyguillon, au meunier Auxiette. Au printemps suivant, il déménage pour « la Maison de la Pouge« , petite demeure à la sortie du village [cf les deux vues ci-contre].

Longues promenades, observation de la nature, séances de pêche à la ligne, lui font retrouver un peu de sérénité, et lui apportent l’inspiration pour de nombreuses œuvres.

Mais ce n’est pas une vie d’ermite que Maurice Rollinat mène derrière « ses murs lumineux tout fleuris de rosiers« .

Un peu comme Nohant avec George Sand, Fresselines devient le cœur de toute une vie artistique et intellectuelle qui s’organise autour de Maurice Rollinat, grâce aux amis qui viennent lui rendre visite. C’est ainsi que  la Maison de la Pouge voit se succéder – outre les Fresselinois, le Curé Daure et le Vicomte de la Celle –Rodin, Alluaud, Monet, Detroy, Maillaud, Guillaumin et les autres artistes de l’Ecole de Crozant, le peintre suédois Osterlind , des musiciens.

Monet, par exemple, restera plusieurs mois à Fresselines, où il peindra au moins 23 toiles, inaugurant ici ses célèbres « séries ». Sans oublier la fameuse anecdote (véridique) du chêne effeuillé.

Maurice Rollinat écrit ses poèmes et compose des musiques, sur ses propres poèmes ou ceux de Baudelaire. Pendant les vingt années passées à Fresselines, il publiera cinq livres de poèmes : l’Abîme (1886), La Nature (1892), Le Livre de la Nature (1893), Les Apparitions (1896) et Paysages et Paysans (1899), ainsi qu’un recueil en prose : En errant (1903). 

Sa compagne Cécile meurt brutalement en 1903. Après plusieurs tentatives de suicide, la santé de Maurice Rollinat décline rapidement. Il est finalement hospitalisé à Ivry où il meurt le 25 octobre 1903.

 

La Maison de La Pouge

 

M Rollinat à la pêche (Osterlind)
Quelques poèmes célèbres

Source des poèmes et illustrations de cette partie :
École de Fresselines.

En cliquant sur cette image, vous pourrez la télécharger
et la colorier, comme à l’école !

Note : ce tirage des années 1950 était effectué sur la « Pierre Humide« ©, ancêtre du duplicateur à alcool.

Le Petit Lièvre
La Mort des Fougères
D’autres Poèmes

pour illustrer rapidement les aspects contrastés de son œuvre.

 

Le cimetière

Le cimetière aux violettes
Embaume tous les alentours.
Les lézards y font mille tours
Au parfum de ses cassolettes.

Que de libellules follettes
Y sont vaines de leurs atours !
Le cimetière aux violettes
Embaume tous les alentours.

Et, champ de morts, nid de squelettes
Qui trompe le flair des vautours,
Il dort au bas des vieilles tours,
Entre ses roches maigrelettes,
Le cimetière aux violettes.

 

Vous pourrez écouter ici une interprétation de ce poème
mis en musique par Maurice Rollinat lui-même
(extrait du CD des « Poètes de la Chimère »).

Le Fou

Je rêve un pays rouge et suant le carnage,
Hérissé d’arbres verts en forme d’éteignoir,
Des calvaires autour, et dans le voisinage
Un étang où pivote un horrible entonnoir.

Farouche et raffolant des donjons moyen âge,
J’irais m’ensevelir au fond d’un vieux manoir :
Comme je humerais le mystère qui nage
Entre de vastes murs tendus de velours noir !

Pour jardin, je voudrais deux ou trois cimetières
Où je pourrais tout seul rôder des nuits entières ;
Je m’y promènerais lugubre et triomphant,

Escorté de lézards gros comme ceux du Tigre.
– Oh ! fumer l’opium dans un crâne d’enfant,
Les pieds nonchalamment appuyés sur un tigre !

.

La Jarretière

Cette vipère de buisson
D’une grosseur surnaturelle
Jarretiérait la pastourelle
Qui dormait, un jour de moisson.

Au froid de ce vivant glaçon,
Elle ouvrit l’œil et vit sur elle
Cette vipère de buisson
D’une grosseur surnaturelle.

Comment oublier la façon
Dont la mignonne enfant si frêle,
Pâle, du bout de mon ombrelle,
Désenroula sans un frisson
Cette vipère de buisson !

La Chair

La chair de femme sèche ou grasse
Est le fruit de la volupté
Tour à tour vert, mûr et gâté
Que le désir cueille ou ramasse.

Mystérieuse dans sa grâce,
Exquise dans son âcreté,
La chair de femme sèche ou grasse
Est le fruit de la volupté.

Pas un seul homme ne s’en lasse.
Chacun avec avidité
Y mordrait pour l’éternité.
Et pourtant, c’est un feu qui passe,
La chair de femme sèche ou grasse.

Quelques pistes pour approfondir vos connaissances
sur la vie et l’œuvre de Maurice ROLLINAT.

Consultez impérativement le site de l’Association « Les Amis de Maurice Rollinat » et n’hésitez pas à prendre contact avec son infatigable Présidente, Catherine REAULT-CROSNIER [Courriel : cathregis.crosnier@aliceadsl.fr].

Sur ce site érudit et complet, vous trouverez en particulier cette page qui répertorie ce qu’on peut trouver sur internet à propos de Maurice Rollinat.

Parmi les nombreux autres sites Internet qui consacrent des pages à Maurice Rollinat :
– le texte de la conférence donnée par Pierre Blavin le 25 juin 2001, illustrée de plus de 20 poèmes, sur le site de « La Cave à Poèmes« , .
– un choix de 65 poèmes sur ce site consacré à la Poésie Française.
Elodie GADEN, alors étudiante en lettres à Grenoble, s’est intéressée à Maurice ROLLINAT et lui a consacré son Mémoire de Master.

–  Un ouvrage incontournable  : « Maurice Rollinat. Étude biographique et littéraire » par Émile VINCHON (Librairie Jouve, 1921), numérisé par https://archive.org.

Quelques livres « fresselinois »  en rapport avec  Maurice Rollinat.

Belle écriture de Christian Pirot, jolies aquarelles de Jacques Imbert pour

« Impressions des Bords de Creuse« , un livre publié en1990 qui recrée les itinéraires de Rollinat, Rodin et Monet autour de Fresselines.

 

 « Les eaux semblantes« . Ce remarquable roman de Christian JAMET (Editions DEMETER, Orléans, 2005) évoque avec sensibilité les personnalités de Rollinat et Monet, au travers du regard d’Antoine Lebreuil, le fils de l’instituteur, et d’un jeune Fresselinois au tragique destin.

Pierre BUVAT (décédé en 2021) a publié en 1996 « Cher Maurice Rollinat« ,  bel ouvrage original rédigé sous forme d’un échange épistolaire imaginaire avec l’auteur, préfacé par Janine BERDUCAT.

Marie-Line PERILLAUD, ancienne médiatrice à l’Espace Monet-Rollinat, a publié « Maurice Rollinat Hors Cadre » (Editions Maïa)

Où trouver les œuvres de Maurice Rollinat ?

Les poèmes de Maurice Rollinat sont toujours édités.

Certains sont téléchargeables sur le site de Gallica.

Les Amis de Maurice Rollinat publient sur leur site une page exhaustive et régulièrement mise à jour sur son œuvre littéraire.

MAJ 26/01/2024

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  • page 2 : Fresselines honore la mémoire de Maurice Rollinat
  • page 3 : Maurice Rollinat et la musique