Séjour à Fresselines
C’est à l’automne 1883 que Maurice Rollinat arrive à Fresselines avec sa compagne Cécile de Gournay.
Il loue d’abord une maison à Puyguillon, au meunier Auxiette. Au printemps suivant, il déménage pour « la Maison de la Pouge« , petite demeure à la sortie du village [cf les deux vues ci-contre].
Longues promenades, observation de la nature, séances de pêche à la ligne, lui font retrouver un peu de sérénité, et lui apportent l’inspiration pour de nombreuses œuvres.
Mais ce n’est pas une vie d’ermite que Maurice Rollinat mène derrière « ses murs lumineux tout fleuris de rosiers« .
Un peu comme Nohant avec George Sand, Fresselines devient le cœur de toute une vie artistique et intellectuelle qui s’organise autour de Maurice Rollinat, grâce aux amis qui viennent lui rendre visite. C’est ainsi que la Maison de la Pouge voit se succéder – outre les Fresselinois, le Curé Daure et le Vicomte de la Celle –Rodin, Alluaud, Monet, Detroy, Maillaud, Guillaumin et les autres artistes de l’Ecole de Crozant, le peintre suédois Osterlind , des musiciens.
Monet, par exemple, restera plusieurs mois à Fresselines, où il peindra au moins 23 toiles, inaugurant ici ses célèbres « séries ». Sans oublier la fameuse anecdote (véridique) du chêne effeuillé.
Maurice Rollinat écrit ses poèmes et compose des musiques, sur ses propres poèmes ou ceux de Baudelaire. Pendant les vingt années passées à Fresselines, il publiera cinq livres de poèmes : l’Abîme (1886), La Nature (1892), Le Livre de la Nature (1893), Les Apparitions (1896) et Paysages et Paysans (1899), ainsi qu’un recueil en prose : En errant (1903).
Sa compagne Cécile meurt brutalement en 1903. Après plusieurs tentatives de suicide, la santé de Maurice Rollinat décline rapidement. Il est finalement hospitalisé à Ivry où il meurt le 25 octobre 1903.